Soutien scolaire

Le sketchnoting, une autre façon de prendre note…

12 juin 2019 07:00


  • Introduction


A l’heure où nous croulons sous les e-mails, où le flux de connaissances explose, où nous sommes connectés en permanence, il est bon de ranger son cerveau en prenant simplement du papier, des feutres et de se (re)connecter à sa créativité pour faire du sketchnoting, un allié puissant tant au niveau personnel que professionnel.

  • Le sketchnoting, c’est quoi ?


Le sketchnoting, c’est une prise de notes graphiques qui permet d’organiser l’information de façon visuelle. Cette technique modélisée par Mike Rohde permet de dessiner des idées, de garder des traces de conférences, de synthétiser un texte, ou de préparer un exposé. Sketch signifie « croquis » et « noting » notes… Nul besoin de savoir dessiner, Mike Rohde insiste sur le fait que ce soit « des idées, pas de l’art », process over pretty !

C’est un mouvement récent né dans les années 2000 qui vient du monde de l’entreprise pour faire face à l’infobésité. Il arrive tranquillement dans le monde de l’éducation qui fait face aux mêmes défis… Entre les réseaux sociaux, les vidéos en ligne, les blogs, la presse papier, la télévision, la radio, les podcasts, les livres, les e-books, on ne sait plus où donner de la tête…

Même si cette technique est nouvelle, on peut toutefois retrouver ce type de notes dans les carnets de Léonard de Vinci et de Jacques Prévert qui prenaient tous deux des notes visuelles absolument remarquables.

Le côté ludique, synthétique et le grand retour de la créativité permis par cette technique offre un véritable outil révolutionnaire permettant de développer la concentration, la mémorisation et la compréhension.

En effet, prendre de note de cette façon augmente la concentration. Il y a tout d’abord une écoute très attentive qui s’opère pour ensuite s’approprier le contenu et le transcrire. De même lors de la lecture, la mise en projet de transformer le texte en planche visuelle augmente l’attention. On s’éloigne du mode réceptif en mode « enregistreur ».  Ici, plusieurs canaux sont sollicités, l’ouïe, la vue et le kinesthésique.  Le challenge que cela demande pour filter l’information permet de rentrer dans un état de flow tel que décrit par Mihály Csíkszentmihályi comme un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement.

Par ailleurs, il est important de considérer que nous sommes tous visuels selon Nadia Medjat. médecin spécialisée en neurosciences. Cela est intéressant en terme de mémorisation. En effet, l’élève, l’étudiant ou l’orateur retrouvera le visuel de sa planche de sketchnoting sans difficulté dans sa mémoire photographique… De plus, le côté ludique, esthétique de la technique vont augmenter l’engagement et donc la mémorisation.

Enfin, la compréhension est garantie car on ne peut pas dessiner quelque chose qu’on ne comprend pas disait Einstein. Traduire ses notes, visuellement aide à reformuler, simplifier et clarifier les contenus en faisant usage de la créativité. Les notes sont alors agréables à relire

Il s’agit donc d’un outil à explorer en orthophonie à plus d’un titre. Pour l’orthophoniste, tant pour synthétiser ses lectures ou préparer ses séances, que pour les patients. En termes de méthode d’apprentissage, cela offre une façon ludique et créative de mémoriser ses leçons ou en termes de rééducation pour expliquer des exercices à faire à la maison sous forme de fiche visuelle pour une meilleure communication.

De quoi est composé le sketchnoting ?


- Le Lettrage


Le lettrage permet la lisibilité de la planche de sketchnote. Il est recommandé de prévoir trois niveaux hiérarchiques : les titres, les sous-titre, le corps de texte. Chaque niveau possède sa police d’écriture. Outre la couleur, ajouter une typographie graphique et régulière donnera du relief et  de l’esthétique. Il est important de les tracer avec soin, en prenant conscience de l’instant présent, ce qui est très relaxant.

- La structure


Il est important de guider le lecteur en offrant un trajet visuel. Pour cela, on peut connecter les idées par des flèches, ou bien mettre des numéros en plaçant l’information dans des colonnes verticales ou horizontales. Une autre façon de faire si l’on connait les étapes à l’avance est de diviser sa feuille en X parties selon le nombre d’étapes et de faire rentrer les idées dans la « grille ».  Il est important de donner un sens de lecture à la planche, sinon c’est le fouillis…

- Les conteneurs et bannières


Les bannières vont donner un effet aux titres, elles vont amplifier ces derniers. Les conteneurs qui sont en fait des bulles, des nuages, des flèches ou des parchemins vont permettre de mettre en évidence certaines idées.

Les séparateurs


Que l’on ait choisi une structure en colonnes, en grille ou en étoile, il faudra marquer les différentes idées en les séparant, soit par des pointillés, des vagues, ou un trait de couleur plus franc. L’étape préalable peut se faire au crayon pour pouvoir réajuster l’espace si besoin.

- Les flèches et les puces


Elles permettent de lister des idées et de les connecter. Privilégier des formes pleines permet de les colorier et de mettre l’accent sur le trajet visuel.

- Les illustrations et les personnages


Dessiner, c’est 80 % d’observation.  Et en observant, il est facile de constater que l’environnement est composé de triangles, de lignes, de ronds, de carrés, de rectangles et que c’est à la portée de chacun. L’idée est de rester efficace et de ne pas se lancer dans du dessin scientifique. Des pictogrammes et des bonhommes bâtons suffisent dans un premier temps. Ces illustrations vont permettre d’humaniser les planches et de coder l’information deux fois, pour soutenir l’écrit et d’augmenter ainsi la vitesse de traitement.

Il va juste falloir constituer une petite bibliothèque graphique en fonction du livre, de la leçon, du compte rendu que l’on va rédiger. Un petit entraînement est nécessaire pour automatiser le geste. Il semble que dessiner cinquante fois un pictogramme soit suffisant pour l’intégrer à long terme.

- Les couleurs et les ombres


Ici, il est important de ne pas surcharger les planches en utilisant trop de couleurs. Idéalement, deux couleurs par planche sont recommandées : une chaude et une froide en plus du noir et de l’ombreur.

L’ombreur peut être un gris très clair qui pourra souligner les cadres et les différentes formes pour donner de la perspective aux éléments de la planche.

Tableau 1 : Le sketchnoting les principaux ingrédients par Philippe Boukobza]

A OBSERVER SUR L'IMAGE DE MISE EN AVANT

 


  •  Conclusion


Le sketchnoting est un outil aux exploitations infinies qui augmente le potentiel de l’individu sur le plan des fonctions cognitives, de sa motivation et de sa créativité. Pour progresser, il est juste nécessaire de pratiquer et surtout de s’amuser en explorant cet outil qui peut révolutionner l’apprentissage d’un individu.

 

INFO: La prochaine formation de sketchnoting aura lieu le 12 août.

Rendez-vous sur:

https://www.psychoeducation.be/

 

 

Auteur: Valentine Anciaux de Psychoéducation


Experte Dys-tribu.be


 

 


  •  références bibliographiques


Boukobza, Ph., Pailleau, I., Akoun, A (2017). Apprendre avec le sketchnoting. Paris : Eyrolles

Medjat, N. Gil, P., Lacroix, P. (2016). Neurolearning, les neurosciences au service de la formation. Paris : Eyrolles.

Rohde, M (2016). Initiation au sketchnote: Le guide illustré de la prise de notes visuelles. Paris : Eyrolles

Rohde, M. (2017). Le guide avancé du sketchnote: Techniques et pratique de la prise de notes visuelles. Paris : Eyrolles


 

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