Evoquer un « refus scolaire anxieux » plutôt que de diagnostiquer une
phobie scolaire, ce n’est pas qu’une affaire de mots, c’est aussi une
façon de ne pas considérer comme des pathologies, des comportements, des
conduites ou des attitudes qui gagnent à être abordées, approchées et
accompagnées sans que celui qui en est affecté ne se sentent stigmatisé
par ce qui prendrait l’allure d’un diagnostic médical évoquant
précisément une maladie mentale.
En collant mieux à la réalité
vécue par les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à traverser à des
degrés divers ces difficultés, la double notion de « dépressivité » et
de « refus scolaire anxieux » présente l’avantage de suggérer un
accompagnement bienveillant et doux, susceptible d’aider celui qui les
éprouve à dépasser une difficulté plutôt que d’imposer l’idée d’un «
traitement » médical ou autre qui permettrait de mettre fin à un état
maladif.
Tout cela n’est donc pas qu’une affaire de mots… Et ces
termes nouveaux apparaissent d’une réelle utilité tant il est vrai que,
plus encore dans un domaine aussi sensible que celui de la santé
mentale des jeunes, le fait de mal nommer les choses contribue à ajouter
de la violence à la violence de leur monde…