Agités, distraits, rêveurs, trop sensibles, dans la lune ou “à côté de la plaque” : les enfants avec un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) sont encore trop souvent mal compris à l’école. Et si, au lieu de les recadrer, on s’inspirait de leur différence pour réinventer l’éducation ?
Dans chaque classe, il y a un ou plusieurs élèves avec un TDA/H.
On les reconnaît vite : ils bougent, ils parlent, ils oublient leur matériel, ils ont du mal à rester concentrés… Mais ce que l’on voit moins, c’est leur créativité, leur intuition, leur pensée vive et non linéaire. Leur cerveau ne manque pas d’attention : il en capte trop. Partout. Tout le temps.
Dans une école encore construite pour le calme, la conformité et la répétition, ces enfants peinent à trouver leur place. Ils sont “trop” pour le cadre, “pas assez” pour les attendus. Résultat : ils s’épuisent à essayer de “faire comme les autres”. Et trop souvent, ils perdent confiance.
Mais ce n’est pas eux qu’il faut changer. C’est le système qu’il faut élargir.
Aujourd’hui, de plus en plus d’enseignants s’adaptent :
• Ils introduisent le mouvement en classe,
• Ils diversifient les supports d’apprentissage,
• Ils valorisent la différence au lieu de la corriger.
Car le TDA/H n’est pas un défaut à réparer, c’est un autre mode d’attention. Et si l’école apprend à l’accueillir, c’est toute la communauté qui en bénéficie.
Les parents de ces enfants sont souvent en première ligne. Ils gèrent les rendez-vous, les suivis, les crises, la fatigue… mais surtout, ils tiennent bon.
Ils défendent le potentiel de leur enfant, même quand l’école ne le voit pas (encore).
Et ils ont besoin d’alliés. De partenaires. D’une école qui soutient, pas qui juge.
Quant aux enseignants qui choisissent de croire en ces enfants, de regarder derrière l’agitation pour voir la lumière, ils changent des vies.
Accueillir les élèves TDA/H, ce n’est pas un effort “en plus”. C’est une avancée pour tous. Une école capable d’intégrer des enfants qui pensent autrement est une école plus souple, plus juste, plus intelligente. Et si ces enfants qu’on disait à part étaient justement ceux qui nous montrent le chemin vers une école réellement inclusive ?