Cette série d’articles vous invite à découvrir les coulisses d’un projet artistique mené avec passion par des élèves engagés et des adultes motivés. De la préparation à la mise en œuvre de l’exposition finale, suivez étape par étape cette belle aventure collective. Lire les autres articles de cette saga pédagogique innovante.
C'est ainsi que tout au long de l’année, nous avons découvert un ou plusieurs artistes par mois.
Au départ, chaque jeudi, durant 4 périodes, une maman d’élève est venue travailler en classe pour nous accompagner dans nos réalisations artistiques. Les heures de la matinée étaient consacrées à des apprentissages scolaires en français ou en mathématique directement liés à l’ECA. Les heures de l’après-midi étaient réservées aux activités d’Éducation Culturelle et Artistique (ECA) pures. La seconde partie de l'année, d'autres personnes se sont jointes à l’équipe les jeudis après-midi.
Pour chaque artiste, j'avais préparé une carte mentale reprenant les compétences à travailler : en français, mathématiques, éveil, religion, etc. Chaque artiste devenait le point de départ d’une véritable aventure quotidienne.
Quelques exemples concrets :
1. Nous avons commencé l’année avec le Facteur Cheval. Un facteur qui, au fil de ses tournées, ramassait des cailloux pour construire son Palais Idéal. Nous avons découvert son univers à travers un roman jeunesse et des extraits de film.
Comme il était décédé depuis 100 ans, nous en avons profité pour vivre une activité du dehors autour du nombre 100.
Les enfants étaient répartis en groupes constitués respectivement de 10, 5, 4 et 2 élèves. Chaque groupe avait comme mission de ramasser 100 cailloux ! Une seule condition, chaque membre du groupe devait avoir le même nombre de cailloux. Une activité idéale pour travailler la décomposition du nombre 100. Ces cailloux, nous les avons ramenés en classe dans le but de construire notre propre Palais Idéal.
Ensuite, un (faux) facteur est venu en classe nous apporter une carte postale. Nous avons alors, nous aussi, appris à en rédiger et nous les avons envoyées à nos proches. Écriture, communication, lien école-famille : un bel exemple d’apprentissage ancré dans le vécu.
2. Nous avons ensuite découvert l’artiste et architecte autrichien Friedensreich Hundertwasser. À travers ses œuvres, nous avons, entre autres, travaillé les paysages, et accueilli un véritable architecte dans notre classe.
Ce professionnel nous a expliqué son métier et a répondu aux questions des enfants. C'était, pour nous, l’occasion idéale pour travailler la phrase interrogative. Il nous a apporté des plans, que nous avons analysés, reproduits et adaptés pour créer les nôtres. En éducation physique, nous avons mené une activité de course-relais et de structuration spatiale dont la finalité était de construire des maisons du style de celles d’Hundertwasser.
En parallèle, nous poursuivions nos œuvres en réalisant des maisons colorées, en explorant une nouvelle technique artistique.
Ce projet nous a à nouveau permis d’approfondir et de driller de nombreuses notions en français, en mathématiques, en géographie... Une interdisciplinarité vivante, concrète et motivante !
Outre les albums jeunesses et les romans, chaque artiste rencontré nous a aussi offert l’opportunité de découvrir différents documentaires et d’utiliser des outils tels que l’atlas ou le dictionnaire.
L’art devenait une porte d’entrée vers le monde. Les enfants étaient curieux de découvrir un nouvel artiste chaque mois.
Le projet PECA a servi de fil conducteur tout au long de l’année donnant du sens aux apprentissages et suscitant un réel enthousiasme chez mes élèves. Et quel bonheur, en fin d’année, de les entendre me demander : " L’année prochaine, on continuera à découvrir d’autres artistes ? "
Découvrez la suite de cette aventure pédago-artistique dans les prochaines semaines. Lire les autres articles.