Ce numéro de “Explique-moi l’économie” explique pourquoi l’inflation est repartie à la hausse fin 2021 et en 2022. Après un état des lieux de l’inflation au cours de la dernière décennie, une première raison à cette reprise est détaillée, il s’agit de la reprise économique suite à la crise due au Covid-19. En effet, du côté de l’offre, les entreprises doivent faire face à des problèmes d’approvisionnement provoqués par les confinements qui ont eu lieu en Asie au cours des années 2021 et 2022, des retards dans les transports maritimes avec un manque de conteneurs et de personnels dans les ports. Ces problèmes d’approvisionnement concernent tous les secteurs, notamment les semi-conducteurs. Avec la reprise économique, la demande est repartie à la hausse. La croissance élevée et la baisse du chômage ont permis à la consommation et à l’investissement de redémarrer, mais les entreprises ont du mal à suivre, notamment en raison des problèmes d’approvisionnement et du manque de personnels auxquels doivent faire face certains secteurs. Ces difficultés liées à l’offre et la hausse de la demande ont entraîné une augmentation de l’inflation à partir de la fin 2021.
En 2022, cette inflation s’est accélérée, notamment en raison de la guerre en Ukraine. En effet, le pays étant un important exportateur de céréale, la hausse des prix des matières premières agricoles a été accentuée. La Russie étant un important exportateur de gaz et de matières premières énergétiques, la hausse a aussi été accentuée.
Enfin, une dernière raison pouvant expliquer l’inflation actuelle est en lien avec les politiques de rachat d’actifs, les politiques de quantitative easing, menées par les banques centrales depuis les années 2010. Si l’on suit la théorie quantitative de la monnaie proposée par Irving Fisher, il semble que la hausse de la quantité de monnaie joue sur la croissance et sur le niveau des prix. Alors que la croissance est repartie à la hausse, c’est à présent les prix qui augmentent. C’est d’ailleurs pour cette raison que les différentes banques centrales ont mis fin à leurs programmes d’achat de titres et augmentent leurs taux d’intérêt directeurs.