« La dysphasie, c’est quoi encore ça ? »

De nos jours, beaucoup de personnes ne connaissent pas encore la signification du mot DYSPHASIE (étymologiquement « parole difficile »).

Ce trouble affecte 5 à 8% de la population, 1% des enfants et touche plus les garçons que les filles. Prof depuis plus de quinze ans, je n’ai vraiment compris ce qu’était la dysphasie que lors d’une mise en situation pendant une conférence puis d’une formation animée par une logopède expérimentée sur ce sujet.
C’est l’apport d’exemples concrets de ce que vit un enfant dysphasique au quotidien qui m’a permis de comprendre, d’être plus empathique et d’adapter ma façon de faire, …

 

Pour comprendre :


Un enfant dysphasique éprouve des difficultés à parler :

-       les sons ne sortent pas dans le bon ordre pour former les mots,

-       les mots ne sortent pas dans le bon ordre pour former des phrases,

-       le choix des « bons » mots est aussi une difficulté pour les personnes dysphasiques,

-       …

Les troubles ressentis par les dysphasiques sont nombreux et ils en sont conscients :

Bien que leur audition soit impeccable du point de vue organique, c’est le traitement de l’information auditive qui pose problème.

Le SUPPORT VISUEL est donc INDISPENSABLE et NECESSAIRE !!!


-       Parfois ils entendent les mots mais ont de réelles difficultés à comprendre le message, surtout si le contenu du message est abstrait ou conceptuel.

Le problème se situe alors au niveau de la RECEPTION du MESSAGE.

-       Parfois, il arrive aussi que le problème se situe au niveau de la PRODUCTION du message. L’enfant sait ce qu’il veut dire mais les mots ne sortent pas correctement.

-       …

      ⇒ Voici 2 Exemples concrets de ce que peut vivre un dysphasique:


  1. Imaginez que vous partez en vacances en Chine.

Vous ne connaissez que quelques mots de vocabulaire, quelques mots-clés pour vous faire comprendre. Vous ne connaissez pas la langue...

Vous ne pouvez donc vous exprimer que très brièvement.

Vous connaissez les mots mais vous ne savez pas en faire des phrases… vous vous sentez frustrés car vous n’êtes pas compris. Au resto, vous savez ce que vous voulez manger mais votre maigre vocabulaire va vous empêcher de vous faire comprendre…  frustration!

C’est ce que ressent un dysphasique dans sa langue maternelle.

 

   2. Vous devez échanger une conversation avec une collègue en inversant absolument tous les mots de la conversation :


« Je suis allée skier » 


                                 devient   « Skier allée suis je »



Et ainsi de suite durant quelques minutes.

Vous serez épuisés mentalement au bout de deux minutes à peine.


Cette fatigue, c’est ce que ressent une personne dysphasique continuellement au cours de ses conversations.


Trop souvent, les enfants dysphasiques sont perçus comme des enfants paresseux, opposants et en réaction par rapport à l’école car leur trouble est invisible au premier regard.

Une personne porteuse de dysphasie n’est en aucun cas de mauvaise volonté ! Bien au contraire !!


L’apaisement du dysphasique à l’école ne peut se faire sentir que quand il est compris dans ses difficultés par ses professeurs ou ses amis.

Une fois qu’on les comprend, on peut faire alors d’autres choix de stratégies d’apprentissages en connaissance de cause, des aménagements spécifiques et un accompagnement adapté.

Cependant il existe beaucoup de cas différents de dysphasies et chaque personne est à prendre à part entière avec ses propres difficultés.

Une personne porteuse de dysphasie est consciente de sa difficulté de langage.


Comprendre les blagues, les doubles sens et les non-mots est une réelle difficulté rencontrée quotidiennement par les personnes dysphasiques qui vivent alors des situations sociales difficiles et une intégration compliquée.

Exemple :

« Donner sa langue au chat. » est une expression qu’un dysphasique ne comprend pas, car pour lui qui prend tout au premier degré, c’est sale de donner sa langue au chat...

Les difficultés qu’il rencontre dans ses apprentissages altèrent la qualité de sa scolarité et endommagent son estime de lui.

Un enfant qui a des difficultés à l’école est en souffrance et présente presque toujours un déficit de l’estime de soi.

Au lieu de l’inciter à travailler, l’hostilité et la nervosité des adultes provoque chez l’enfant découragement et démotivation.

Les enfants en difficultés scolaires et notamment les enfants présentant un trouble spécifique des apprentissages de type : dys-, TDA/H, HP, troubles émotionnels, … sont des enfants intelligents mais qui doivent fournir beaucoup plus d’efforts que les autres.

Ils sont aussi bourrés de tas de talents qui ne demandent qu’à être appréciés ET valorisés.

 Ce qu’il faut retenir sur les enfants dysphasiques :

 

ILS ONT BESOIN DE SUPPORTS VISUELS.


                                                                                                            

                                                                                                Virginie Renard - Dys-tribu - Enseignons.be

Pour aller plus loin ou en savoir plus, vous pouvez consulter :


  • www.apead.be

  • La brochure : « Mon enfant est dysphasique» guide à destination des parents – Université de Liège.

  • Le site de le fédération Wallonie Bruxelles:   http://www.enseignement.be/index.php?page=27771

  • Le livre : Une histoire sur la dysphasie – « Les victoires de Grégoire»

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