Lorsque vous êtes en désaccord avec un élève, un parent, un collègue, la direction ou un intervenant dans l’école, le conflit peut parfois dégénérer au point qu’il faille trouver une échappatoire. Faire appel à un élément qui fait tiers est une stratégie intéressante dans ce cas. Tout ce qui fait « tiers » sort du face-à-face dangereux et de l’escalade symétrique dans laquelle chacun surenchérit à son tour pour avoir le dernier mot.
Si des règles ou des lois
existent à propos du problème pour lequel tu es en conflit avec l’autre, tu
peux y faire référence, le cadre servant de tiers sécurisant entre les membres
d’un groupe : lois sur la discrimination, règles concernant le harcèlement,
règlement de l’école, procédure en conseil de classe, procédure pour les parents
qui se plaignent, mesures sanitaires en vigueur … En cas de transgression d’une
règle, l’autre partie en conflit devra assumer les conséquences de ses actes.
Tout ce qui fait « tiers »
sort du face-à-face dangereux. Et cela fonctionne aussi en cas de tension entre
élèves. Dans une situation où un élève se moque d’un autre ou le critique, le
moqué/critiqué peut par exemple faire appel à :
· un témoin parmi ses pairs : « Tu veux bien te
mettre à côté de moi, comme ça s’il m’en lâche encore, tu seras là… »;
· un adulte qui gère le groupe : « Monsieur, j’en ai
marre qu’on me traite de tête de gland… »;
· une règle concernant la manière de se parler entre
jeunes : « Tu vois le logo Peace qu’on porte tous ? Ben la règle qu’on a
décidée ensemble, c’est qu’on ne fait mal ni avec les mots, ni avec les gestes.
Tu te souviens ? »;
· son groupe : « Ah merde, vous aussi vous trouvez
que je suis lourd, les mecs ? » ; « Vous en pensez quoi, de ce qu’elle ra-
conte sur moi ? » ; ou « Vous dites quelque chose, là, s’il vous plaît ? »;
· des normes ou l’ambiance du groupe : « Dans notre
groupe, on rigole ensemble mais on se moque pas pour faire mal. Donc t’arrêtes
ça tout de suite ! »;
· un écrit : « Je peux te retrouver le message où tu
me dis que tu te foutras plus de mon physique. Tu veux ? »;
· une anecdote, une histoire ou un témoignage
raconté : « Tu sais, j’ai entendu parler d’une fille qui ne voulait plus venir
à l’école, à force de se faire insulter. Elle a fini par se scarifier et ses
parents très inquiets ont alerté la direction. (…) » ;
· un parent ou un adulte extérieur, qui a la
responsabilité du jeune et de sa protection.
Les témoins d’une
moquerie sont des tiers puissants dont le concours contribue à faire cesser ou
diminuer l’impact des critiques, vannes et moqueries. Faire appel aux témoins
peut consister à :
· demander à un allié d’être présent ou s’en
rapprocher;
· le regarder pour appeler au secours;
· le regarder avec complicité pour recevoir des
signes de réassurance, d’affection et d’approbation;
· lui demander explicitement son concours : « T’en
penses quoi, toi ? » ou « Mais qu’est-ce que tu veux répondre à ça ? »;
· expliciter la perception de l’allié, lorsqu’il
fronce les sourcils, hausse les épaules, souffle bruyamment pour marquer son
désaccord : « T’as pas l’air d’accord, toi hein ?! » ; « Toi aussi, tu trouves
ça ridicule ?! » ou « Ben oui, t’as raison, on s’en fout de c’qu’elle raconte !
»
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16 septembre 2024 12:34
3 avril 2024 07:20