Publié par Bruno Humbeeck* le 25/01/2023
Quand on est, en tant que parent, confronté aux difficultés que connait un enfant ou un adolescent qui subit du harcèlement scolaire, on n’a pas besoin de grandes théories explicatives ou d’entendre l’état des lieux de recherches pointues qui tentent de cerner les différentes dimensions du phénomène.
On veut juste savoir comment agir, comment réagir, ce qu’il faut dire, ce qu’il ne faut surtout pas dire et ce qu’il ne faut pas laisser dire...
Il y a des phrases qui réparent... des phrases qui tuent... des phrases qui vous tuent... Il y a les phrases qu’il faut dire à son enfant ou à son adolescent qui parle du harcèlement qu'il subit... les phrases qu’il ne faut surtout pas lui dire... et celles qu’il ne faut pas laisser dire par l’école...
Ces phrases réparatrices, meurtrières ou mortifères, cela me parait important qu’elles circulent. Cela me parait donc important de les mettre à la disposition de tous les parents.
C’est pour cela que j’en reprends ici les principales...
« C’est fini. Ce n’est plus ton problème. C’est devenu notre souci d’adultes. C’est à nous de faire en sorte que cela s’arrête et nous savons comment nous y prendre pour cela. »
« Tu n’es pour rien dans ce qui t’arrive. Ce n’est pas parce que tu es trop comme ceci ou pas assez comme cela. C’est tombé sur toi. Voilà tout. Les victimes de harcèlement le sont souvent par hasard... »
« Ce que tu ressens, tu as raison de le ressentir. Ton émotion t’appartient. Personne ne peut la contredire ou en contester l’intensité. »
« Tu es autorisé à nous harceler jusqu’à ce que cela s’arrête. On ne lâchera pas le morceau tant que ce n’est pas complètement fini. »
« C’est ta faute. Tu te laisses trop faire. »
« C’est à toi de réagir. Ne te comporte pas en trouillard. Ne te laisse pas faire. »
« On ne peut rien y faire. Prends ton mal en patience. »
« On t’avait dit de ne pas aller sur les réseaux sociaux.»
« Tu en fais peut-être un peu trop. Tu ne dois pas être aussi triste (ou être aussi en colère ou avoir autant peur).»
« Ce n’est pas si grave. Ce sont juste de enfantillages, des disputes d’enfants. »
« C’est terrible ! C’est ce que je redoutais de pire ! Tu ne t’en relèveras jamais ! »
« Il n’est pas vraiment harcelé. Il est peut-être un peu trop sensible. Il manque d’humour. »
« Vous savez, on est très démuni face à ce problème. On ne peut pas faire grand chose."
« Ce sont des enfantillages, des conflits de gosses. Cela passera tout seul. »
« Vous prêtez un peu trop d’attention aux états d’âme de votre enfant. Vous ne seriez pas un peu hyper-parent ?»
"C’est du cyber-harcèlement. Bien entendu ce sont des élèves de sa classe mais les réseaux sociaux, ce n’est pas nous. C’est à vous de l’empêcher d’y aller. On sait que c’est dangereux tout ce virtuel. »
« Vous le chouchoutez trop. Il doit apprendre ce que c’est la vie!»
« Ne vous inquiétez pas. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort! »
Voilà... un petit échantillon de ce livre dont j'attendais la parution avec un peu plus de fébrilité que d’autres parce qu’on les a écrits en tremblant tellement on voulait qu’ils fassent œuvre utile auprès de tous les parents en les aidant à soutenir concrètement leur enfant, leur adolescent ou leur adolescente quand l’école n’est plus devenue pour eux qu’un épouvantable lieu de souffrance...
* HUMBEECK Bruno est psychopédagogue et auteur de nombreuses publications dans le domaine de la prévention des violences scolaires et familiales, de la maltraitance, de la toxicomanie et de la prise en charge des personnes en rupture psychosociale et/ou familiale. Il travaille à l'université de Mons. Retrouvez ces publications sur son site : www.outilsderesilience.eu
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