Les mots de Bruno : Retour en enfance

9 décembre 2024 14:26

Chaque expérience de l’enfant crée chez lui un souvenir qui, parmi la manne de ses souvenirs essentiels, s’ajoute aux autres pour alimenter un aspect de sa personnalité.

Tous ces souvenirs essentiels sont ensuite envoyés dans la mémoire à long terme où ils s’incrustent pour donner à l’enfance une tonalité générale heureuse, mélancolique, anxieuse ou plus ou moins teintée de colère qui constituera la trame générale de l’idée que chacun se fait de son enfance quand, devenu adulte, il s’attache à l’évoquer.

« J’ai eu une enfance heureuse », « J’étais un enfant plutôt peureux », « Les souvenirs que j’ai de mon enfance sont un peu tristes », « Je me souviens surtout de mes grosses colères ». Chacun, avec ses souvenirs essentiels se tricotent un tissu à partir de toutes ces traces de mémoire que le cerveau s’est mise en tête tout au long de l’enfance et des évènements heureux, malheureux, saumâtres ou inquiétants qui ont jalonné le parcours.

Evidemment, on voudrait tous que, pour chaque enfant, la joie ait pris définitivement le pouvoir et que chaque belle journée vécue par lui soit suivie, elle, d’une belle semaine qui débouchera sur une belle année qui deviendra au bout de l’enfance une belle vie d’enfant sur laquelle il n’y aura plus alors qu’à déposer une existence d’adulte de façon à ce que, forte de ce solide échafaudage, elle puisse se poursuivre sans encombre jusqu’à son terme.

Mais évidemment, ce n’est pas toujours ainsi que cela se passe et même un esprit artificiellement gonflé de positivisme doit apprendre à composer avec la tristesse, la colère, la peur et le dégout qui s’imposeront inévitablement de temps en temps sur le parcours.

L’important c’est, pour l’enfant de prendre cette leçon essentielle : il ne faut surtout pas s’obliger à ne vivre que des moments de joie mais il est important de surtout jamais se condamner à ne plus en vivre parce que l’anxiété se serait faite invasive que la tristesse donnerait l’impression d’être et que la colère prendrait dans le quartier cérébral des émotions toute la place.

C’est pour cela qu’il faut toujours veiller, sans rien forcer, à ce qu’un enfant, même exposé à une situation désastreuse, puisse vivre des moments de joie, qu’il puisse se le réserver comme des oasis qui dans un désert de désolation maintiennent cet espoir et entretiennent ce désir de vivre qui, dans l’enfance, demeure toujours vivace.

C’est pour cela que les clowns dans les hôpitaux sont si utiles et c’est pour cela aussi que, même sous les bombes, les enfants parviennent généralement, de façon souvent étonnante aux yeux de l’adulte, à trouver, dès qu’ils le peuvent la force de jouer...


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